mercredi 26 septembre 2012

Review : Head Down - Rival Sons

Je défend le blues rock avec ferveur depuis ma première écoute de Crossroads du fameux groupe Cream. Depuis, je me suis adonné à plusieurs écoutes de groupes empruntant ce style que j'affectionne tout particulièrement, toutes époques confondues. Ma dernière trouvaille (et pas des moindres) datant de notre période actuelle fut Rival Sons, un groupe californien fondé en 2008 par l'idée de Scott Holiday, guitariste assoiffé de rock vintage et qui n'avait que pour envie de fonder un groupe dans la veine de ses idoles. Il fit la découverte de musiciens passionnés, notamment du très talentueux chanteur folk Jay Buchanan qu'il a découvert via Youtube. Le groupe est rapidement rodé, et produit 2 albums + 1 EP, œuvres fascinantes de créativité dont je ne peux me passer. Leur dernier opus Head Down est actuellement la bande son de mon mois de Septembre... Impossible de passer à côté de cet album rock déjà incontournable, je me fais donc un plaisir de vous en faire une review.



Peu avant la sortie officielle de la galette, le groupe a publié un clip qui nous laissait déjà une très bonne impression. Une église en transe au son de Rival Sons, avec le nouveau single "Keep on Swinging", qui s'avère également être le titre d'ouverture de Head Down. Scott Holiday semble s'être approprié un son de guitare fuzzy à souhait, à travers les amplis Orange qui ne demandent qu'à recevoir des riffs démentiels. C'est le cas de celui de ce premier morceau très pêchu, avec des bonnes idées d'effets batterie dans le break  (à la manière de John Bonham à partir de Physical Graffiti...) accompagné par les lignes de basse délicieuses de Robin Everhart. Rien à dire pour l'instant, l'album s'ouvre d'une façon traditionnelle et non-surprenante, mais c'est une façon sûre de satisfaire l'auditeur. En revanche le morceau suivant "Wild Animal" peut contraster avec le travail habituel du groupe : la voix fluette, mais maîtrisée, est un nouveau moyen de chanter pour Jay Buchanan, mais cela permet de varier un peu le ton de l'album (on retrouve d'ailleurs cette méthode de chant un peu plus tard dans l'excellent "Until the Sun Comes Down"). On enchaîne avec du rock 'n' roll traditionnel façon dialogue guitare - voix sur les couplets de "You Want To", où je prend également le temps de remarquer un son de batterie particulièrement bien travaillé, typiquement vintage et tellement bon. Mike Miley a un groove impeccable, son inspiration vient clairement du jazz et du rock 'n' roll.

"Until the Sun Comes Down" est sûrement un de mes coups de coeurs, très prenante et immédiate, avec des licks de guitare rappelant ce que pouvait faire Mick Taylor avec les Stones. "Run from Revelation" est tout aussi intéressante. Un départ heavy avec slide fuzzy sur la guitare, des cymbales virevoltantes... puis s'en suit un merveilleux riff blues. Le mot "putain" me vient à l'esprit lorsque Jay Buchanan commence à chanter le refrain. Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas entendu une telle puissance et maîtrise vocale ! Chapeau à son travail en général.

Quand on pense avoir trouvé la pépite de l'album, on passe à la track suivante, et on tombe sur un morceau encore plus extraordinaire. "Jordan" m'a donné cette impression. Une ballade rock, d'une douceur à vous faire oublier tous vos maux quotidiens. Une mélodie qui flirte avec votre sensibilité enfouie au plus profond de vous même. "All the Way" commence comme une histoire racontée sous fond de groove de basse, et me fait curieusement penser au morceau des Grand Funk Railroad, "Some Kind of Wonderful". En tout cas, un morceau qui ajoute du positivisme à votre quotidien.

"The Heist" a une saveur 60's très prononcée, ça n'aurait choqué personne d'entendre ça à l'époque. Il suffit d'écouter le refrain pour croire entendre un morceau soul de cette période. "Three Fingers" est un peu plus heavy et tant mieux. Je commence à me demander si bordel, je vais enfin entendre un morceau un peu en dessous du lot niveau qualité ! Puis vient un petit morceau acoustique très beau, "Nava". Sans voix ni accompagnement, juste la beauté de la mélodie de la guitare folk qui nous transporte.

Le planant "Manifest Destiny (Pt. 1) enchaîne : morceau de plus 8min dont la grande partie du morceau est consacré à un solo de Scott Holliday. Sans doute le morceau qui m'a le moins intéressé. En revanche, tout ça me rappelle un peu les fameuses improvisations de Jimi Hendrix (et là je fais un putain de compliment au guitariste du groupe !). Manifest Destiny (Pt.2) qui n'a pourtant rien à voir musicalement avec la première partie se défend plutôt bien avec un riff d'enfer et surtout l'arrivée de l'harmonica qui vient charmer nos oreilles. Un morceau sans prétention mais qui a tout à fait sa place dans cet album, qui se termine désormais par le morceau "True", reprenant le riff acoustique de "Nava" précédemment cité avec cette fois-ci un flot de voix de Buchanan, qui se marie bien avec la mélodie et se laisse terminer cet album sous une ambiance mélancolique et romantique : "my own true love."

Vous l'aurez compris, il s'agit indéniablement d'un coup de cœur. Je classerais cet album au dessus de tous leurs opus précédents, notamment grâce à la diversité musicale très bien pensée de cet album. La production est agréable, la voix de Jay est toujours aussi impressionnante et le talent du groupe ne fait que croître. Que rajouter ? Seulement de vous recommander fermement d'aller voir le groupe se produire sur la scène du Nouveau Casino de Paris le 29 Octobre 2012.