lundi 9 juillet 2012

Wasting Light - Foo Fighters




Echoes, Patience, Silence & Grace
, on retiendra un mot du titre du dernier album des Foo Fighters « Patience »,  il en a fallu après les quatre années d’attente avant que le groupe décide de nous sortir leur nouvel album « Wasting Light ». L’attente, c’est aussi ce que ce disque a suscité auprès des fans, après le succès et la qualité d’EPSG,  les Foo Fighters se devaient de fournir un disque qui sorte de l’ordinaire pour tenir la comparaison avec son prédécesseur. 

C’est avec Butch Vig que Dave Grohl et ses amis décident de travailler,  le producteur de «Nevermind » de Nirvana sorti vingt années plus tôt. Evidemment l’hommage à cet album, devenu un classique du Rock, est indéniable surtout lorsqu’on sait que Pat Smear, l’ancien guitariste live de Nirvana, est de nouveau intégré officiellement dans le groupe et que l’ancien bassiste du trio de Seattle, participera à l’un des nouveau morceaux.  Dave Grohl nous promet un album Heavy, enregistré  dans son propre garage à l’aide de bandes analogiques,  tout cela ne fait qu’ajouter à l’attente autour de cet album : ils n’ont plus le droit à l’erreur. Petit à petit, des extraits de l’album commencent à apparaitre, le groupe nous fait goûter à l’intro de Bridge Burning puis au clip de White Limo et enfin au clip de Rope, on remarquera la parfaite communication entre le groupe et ses fans. On n’en peut plus mais le 11 avril s’approche et il est déjà temps d’aller acheter l’album, de le mettre dans le lecteur : volume à fond, c’est parti ! 

L’intro de Bridge Burning est déjà un moment fort mais j’essaye tant bien que mal de rester accroché à mon siège, un véritable décollage avec l’apparition successive des guitares mais c’est au roulement de batterie qu’on comprend ce que l’on va se prendre dans la face et puis vient le cri de Dave «  These are my famous last word ». Une entrée en matière remarquable, le morceau est dynamique avec beaucoup d’alternance, le refrain entre vite en tête et on se surprend déjà à le marmonner. Rope vient assurer le relai, sorti en single quelques jours plus tôt avec un clip d’une grande simplicité, le groupe jouant enfermé dans une pièce blanche. Avant de posséder l’album, j’avais écouté ce morceau tout en visionnant le clip, et je dois bien avouer que je n’avais pas totalement adhérer mais l’écouter avec la qualité CD m’a totalement convaincu. Le jeu de Taylor Hawkins sur Rope est éblouissant, il se permet même un petit solo de batterie au milieu du morceau, ce moment constitue un temps fort de l’album d’une grande puissance : on en prend plein les oreilles.  Le refrain est également très accrocheur avec Taylor qui nous étonne avec un son de ride très particulier. L’une des grandes forces de cet album sont les backing vocals, comme on peut l’entendre sur Rope avec Taylor ou encore sur le morceau suivant Dear Rosemary. On note la participation de Bob Mould à la guitare et pour assister Dave au chant,  le riff de cette chanson est celui qui m’a le plus marqué, l’alternance de ce riff avec le refrain donne un grand charme au morceau, les voix de Bob et de Dave se complètent parfaitement, une belle réussite.   

Pas le temps de se remettre de ses émotions suite à ce beau morceau, la White Limo vient nous rouler dessus à coup de gros riff et de cris heavy. Cette chanson constitue le moment délire de l’album, cet instant où on va se lever et secouer la tête comme si la perte des cervicales était une nécessité. Un gros coup de cœur pour le clip avec la participation de Lemmy Kilmister, de l’humour, de l’auto-dérision et un rock bien trempé, on n’en demande pas plus. S’en suit Arlandria, un titre assez étonnant, tellement surprenant que je n’ai pas pu m’empêcher de chercher ce qu’il signifiait. Arlandria est en fait un quartier de la ville d’Alexandria en Virginie, là où Dave a commencé sa carrière musicale dans les années 80 après sa dépendance au cannabis. Un morceau typique Foo Fighters, une intro et un refrain puissant et toujours cette alternance de moments calmes et dynamiques. These Days est la première chanson relativement calme de l’album, l’intro traine un peu en longueur mais encore une fois, le pré-refrain et le refrain restent très entrainants. Back & Forth est relativement sympathique à écouter, un refrain qui sonne assez Rock FM, un morceau pas des plus transcendants par rapport aux précédents, il faut l’avouer comme les deux morceaux qui vont suivre. Tout d’abord, Matter of Time et Miss the Misery constituent un moment assez faible dans l’album,  ils ne rivalisent pas avec les chansons précédentes, leur placement dans l’album ne semble pas adéquat.  Heureusement, l’album se termine en beauté avec tout d’abord I Should Have Known, avec la participation Krist Novoselic. On aurait pu s’attendre à une chanson qui explorent les contrées grunge avec rappelons le, Dave, Krist, Pat et Butch Vig travaillant sur le même morceau mais c’est tout le contraire, un morceau des plus étonnants avec une ambiance très particulière. 

Walk vient conclure Wasting Light, Dave Grohl nous assigne un dernier coup de massue avec ce morceau extraordinaire. Une chanson qui monte petit à petit en puissance, une intro où Dave s’illustre au chant et où les frissons nous envahissent. Evidemment, on ne peut pas s’empêcher de penser à la fin de Nirvana, au suicide de Kurt Cobain à travers ce morceau, il est probable que Dave nous raconte comment il a appris à se relever suite à ce coup dur, Walk renoue avec les allures grunge de ce groupe quand Dave se met à s’époumoner  «  I never wanna die ». Une note un peu plus personnelle, que ce morceau fait du bien, une véritable leçon de vie dans les moments difficiles, une chanson comme celle-là, un album comme celui-là dans une mauvaise passe de la vie est une véritable lueur d’espoir et de motivation. Réapprendre à marcher, réapprendre à parler mais surtout réapprendre à écouter des chefs d’œuvre, dans un moment où les radios, la télévision, les jeunes ont oublié la notion de musique, c’est ce que m’inspire Walk et Wasting Light dans son tout.