mardi 10 juillet 2012

Roger Waters, Bercy le 30/06/11

On remonte une année en arrière pour le concert de Roger Waters, le 30 juin 2011. L'ex Pink Floyd a entamé une tournée mondiale sur le thème de l'album The Wall et les salles se remplissent à grande vitesse. Un petit retour tout d'abord sur cet album légendaire des Pink Floyd, on connait tous plus ou moins l'histoire de Pink : son enfance difficile, avec la mort de son père pendant la seconde guerre mondiale, une mère sur-protectrice. Il devient une rockstar qui sombre peu à peu dans le folie et décide de s'isoler derrière un mur, allégorie de sa volonté de s'éloigner du public. La drogue et la folie le mènent à se prendre pour un dictateur fasciste et ses concerts deviennent de véritables meeting nazis. A la fin un procès s'ouvre et la sentence est la destruction du mur. Une oeuvre plus ou moins autobiographique et très personnelle de Waters, qui a eu l'idée de The Wall après un concert à Montréal en 77 où il s'est rendu compte que l’idolâtrie de son public était risible et inquiétante.



Sûr de vivre un grand moment, je suis placé pour ce concert au tout premier rang. La scène est impressionnante, des hommes en uniformes viennent sur scène sur fond musical d'Outside The Wall et là c'est la claque visuelle et auditive. La première note d'In The Flesh sonne et un feu d'artifice vient nous réchauffer le visage, une entrée en scène comme j'en ai jamais vécu.La pyrotechnie est parfaite, Roger Waters entre sur scène tel un héros en levant les poings.  La qualité musicale est au rendez-vous, les musiciens sont au top et il n'y a pas une fausse note. Sur la fameuse deuxième partie d'Another Brick In The Wall, des enfants viennent danser sur scène et reprendre en coeur le fameux "Hey Teacher, Leave us kids alone" en pointant une marionnette géante représentant le professeur. L’interprétation de Mother est du plus bel effet, Roger Waters chante en duo avec le Waters de 1980, beaucoup de frissons pour cette magnifique chanson, les projections sur le mur sont très réussies et une caméra surveille la salle alors qu'un "Big Brother is watching you" apparaît sur le mur. Des passages du film The Wall sont projetés sur Goodbye Blue Sky, les oiseaux, les bombes qui tombent, des effets en trois dimensions superbement réussis. Le mur grandit peu à peu et la scène se masque de plus en plus jusqu'à Goodbye Cruel World. Un entracte sépare le concert en deux, des tombes de gens morts à la guerre s'affiche sur le mur. 




Le concert reprend sur un somptueux Hey You, avec les musiciens et Waters derrière le mur.  Un salon sort du mur et Waters nous interpréter Nobody Home assis sur un canapé. Le grand moment du concert est sur Comfortably Numb, la chanteur qui prend la place de Gilmour assure et la guitare solo me décroche une larme. Waters tape sur le mur et c'est un océan de couleur qui l'envahit, tout ça sur les superbes notes de ce solo d'anthologie. L'instant est béni, les musiciens sortent du dessous de la scène : l'un des meilleurs instants live que j'ai pu vivre. Roger Waters s'installe à son pupitre de dictateur et Bercy se transforme en véritable meeting politique, un cochon géant traverse la salle et le public reprend en coeur "Run, Run, Run" et suit la chorégraphie. The Trial arrive, le public scande "Tear down the Wall" et la mur s'effondre. Les musiciens viennent nous interpêter Outside The Wall devant le mur déchu, nous salue et c'est déjà la fin du concert.

En résumé, un excellent concert qui vaut son prix. Je regrette de ne pas avoir fait une autre date, plus en recul dans la salle pour pouvoir jouir des effets visuels en trois dimension et avoir une vue d'ensemble sur le spectable. On ne peut pas vraiment reprocher à Waters d'utiliser de temps en temps du playback, il a la volonté de faire quelque chose de parfait et c'est chose faite.