C'est sous un temps plutôt nuageux et une température très agréable que je me rend pour la première fois au festival "Rock en Seine", installé sur les pelouses du domaine de Saint-Cloud. Dès mon entrée, je passe faire un tour rapide mais indispensable devant la scène "Pression Live" pour assister au concert très court (40min) mais néanmoins de très bonne qualité de Seasick Steve. Les choses sérieuses débutent : se rendre jusqu'à la grande scène pour essayer de dégoter une place de choix avec mes camarades pour enfin voir mon groupe actuel préféré : les Foo Fighters. On arrive à trouver de l'espace libre au 3ème rang, du côté droit de la scène vers 17h30. Les groupes CSS et The Kills proposent des sets peu convaincants à mon goût, sans doute dû "contexte festival" en plein jour, au son malheureusement trop gourmand en basse mais aussi pour la musique répétitive et de faible qualité que nous propose les deux jeunes groupes. L'ambiance n'était pas vraiment au rendez-vous.
L'attente devient pesante. Mais c'est avec le changement d'horaire du concert des Foo Fighters que l'on commence à se réjouir : 21h45 au lieu de 22h ! Installation de la scène plutôt longue puis entrée du groupe sur Bridge Burning, un morceau d'intro parfait pour faire chauffer le public entier de la Grande Scène ! La silhouette de Dave Grohl s'avançant sur scène et mâchouillant un chewing-gum me donne des frissons. "THESE ARE MY FAMOUS LAST WORDS !" retentit, le public est totalement scotché par la puissance d'une telle ouverture et par la présence scénique de Dave. Les lightshows sont bien travaillés, les membres du groupe sont tous ravis d'être de retour en France, après 5 ans d'absence environ, selon Dave. "Sorry..." s'exprime-t-il avec une grimace.
Le public est bien conscient qu'il faut mettre le feu pour que les Foo Fighters reviennent à nouveau dans notre pays ! Les hits s’enchaînent à une vitesse folle, et les morceaux du dernier album "Wasting Light" tels que Rope passent extrêmement bien, ce qui est plutôt rare. L'immense morceau The Pretender réjouit le public, Dave Grohl improvise un court "duck-walk" emprunté à Chuck Berry pendant le bridge : un moment assez sympathique. Les Foos nous servent ensuite une version spectaculaire de My Hero, avec un refrain chanté bruyamment par le public et une outro heavy inventée récemment par le groupe : "Putain, ça envoie !", qu'on se dit. Même chose pour Breakout, dont le public connaît clairement par cœur le refrain. On peut noter de légers défauts au cours du concert notamment le son en génréal, qui semble comme les groupes précédents, trop chargé en basses. La batterie de Taylor Hawkins fait vibrer le corps entier, parfois un peu trop. Ce dernier profite le temps d'un morceau, pour s'affirmer en tant que chanteur (Cold Day in The Sun). Un très beau rideau rouge, illuminé et flamboyant arbore le fond de la scène durant la prestation.
Stacked Actors marque la foule par un duel de solo de guitare humoristique entre Chris Shiflett (guitare solo) et Dave Grohl au milieu du morceau. Dave commence alors à s'énerver après avoir remarqué que Chris est bien meilleur que lui. Il essaie alors un tapping (à prendre bien évidemment au second degré) avant de jeter sa guitare sur le sol. Les riffs s'enchaînent, encore et encore. L'énergie ne faiblit pas et le public ne se fatigue pas. Let it Die, titre de l'excellent avant dernier album "Echoes, Silence, Patience & Grace" est habituellement peu joué en live... Mais voilà que le groupe se décide à le rejouer pour notre plus grand plaisir. Dave martyrise ses cordes vocales à crier "WHY'D YOU HAVE TO GO AND LET ID DIE" avec un groupe déjà en sueur.
Le sourire de Pat Smear (guitariste fidèle du groupe malgré sa longue absence) en dit long. Best of You est repris par la foule à la perfection, même lorsque le morceau est terminé (Des "Ooooooh oooh ooh !" interminables). Grohl intervient alors et nous demande de nous taire : "SHHHHHHHH ! We have more songs !", et enchaîne avec une version de Times Like These semi acoustique, semi rock 'n' roll. Un très beau moment, même si j'aurais préféré la version authentique. Le concert se clôt d'une façon magistrale : un All My Life lancé à toute allure, avec une pause en plein milieu du morceau pour ensuite reprendre là où le groupe en était, et ainsi donner une puissance en + au morceau. Un peu de magie pour le dernier morceau : l'immense hit Everlong qui commença tout juste avec une très légère pluie. Quoi de mieux pour clôturer un concert des Foo Fighters ?
Au final, un concert de 2h d'une grande qualité, très professionnel. Du rock à l'état pur, qui capte immédiatement l'attention. Le groupe est actuellement à son apogée niveau popularité, même au niveau de la qualité de leur shows. Il a semblé totalement conquit du public français ce soir là. Faire 2h de show, cela emmerde bien les organisateurs, mais Dave Grohl cherche avant tout à contenter ses fans. Il est conscient que le répertoire du groupe est désormais bien chargé et qu'il faut profiter du moment "live" pour balancer un maximum de morceaux plus ou moins connus pour satisfaire le plus de monde possible.
Dave s'exclame rapidement : "See you next year !". En espérant que cela soit vrai et qu'il ne nous refasse pas le même coup qu'en 2005...
